COMMENT L'AGROÉCOLOGIE DE NOS ANCÊTRES A FAVORISÉ LE DÉVELOPPEMENT DE PEUPLEMENTS FORESTIERS

Notre connaissance des forêts a pendant longtemps été influencée par l'héritage des historiens du XIXe siècle. D'un côté, on considère les grands massifs forestiers existants comme étant les reliques d’une forêt plus vaste. L'action des sociétés, les défrichements successifs et l’agriculture auraient contraint la forêt à tenir un rôle toujours plus réduit dans les paysages au fil de l'histoire.

D'autre côté, pourtant, l’intérêt des archéologues pour les forêts et les études qui en résultent, depuis une vingtaine d’années, tendent à montrer une dynamique totalement inverse. Un certain nombre de vestiges que l’archéologie met en évidence en sous-bois n'a aucun lien avec la forêt dans certains chantiers. Ces derniers semblent également antérieurs à la présence de l'écosystème forestier actuellement en place.

Dans la grande majorité des cas, la forêt française s’est développée sur d’anciens terroirs protohistoriques ou Gallo-Romains. Enrichi par les pratiques agricoles antérieures (agroécologiques) le développement de la végétation forestière s'est accrue au fil du temps, donnant naissance à de vastes forêts. Dans certains cas, les apports en cendres, fumures effectués sous l'antiquité sont encore actifs. Le développement des peuplements forestiers sont, de fait, toujours influencés par l'enrichissement des sols effectués il y a près d'un millénaire. Par conséquent, certaines parcelles anciennement cultivées (sans intrants chimiques) présentent une végétation bien plus riche que sur un sol forestier naturel. Sur d'anciens terroirs, abandonnés au fil des siècles, le potentiel de fertilité des sols a donc favorisé le développement des hashtagforêts

L’archéologue, et c’est là son principal reproche, tient peu compte de la nature dans sa démarche. Selon Élisabeth Zadora-Rio "les vestiges matériels ont surtout attiré les archéologues. Ces derniers n’ont pas compris qu’il pouvait exister une spécificité du milieu, malgré quelques appels aux sciences de la nature. D’une certaine manière, l’archéologie a d’abord travaillé dans un paysage culturel".

L’écologue, pour sa part, édifie une théorie naturaliste où l’homme est absent. Or certains faits forestiers sont des œuvres humaines que l’écologue méconnaît. Si l’homme possède une seconde nature, sa culture, il n’en demeure pas moins un acteur fondamental de l’aménagement des paysages européens. D’une certaine manière, l’écologie a trop travaillé dans un paysage naturel.

C’est alors en confrontant les limites respectives des sciences historiques et naturelles que peut émerger une meilleure compréhension des hashtagpaysages en général, forestiers en particulier.

Une connaissance approfondie pourrait nous permettre de mieux concevoir les projets de hashtagreforestation/reboisement/repeuplement des zones forestières, et d'arrêter de croire à des faux hashtagparadigmes qui empêchent la restauration de la hashtagbiodiversité.



Commentaires

Articles les plus consultés