MAUVAISES HERBES ? NON. PLANTES AUX MULTIPLES VERTUS!
Selon le CIRAD, "mauvaises herbes" ou "adventices" en français, "weeds" en anglais, "unkraut" en allemand sont les termes incontournables de la malherbologie. Cependant, leur définition pose des difficultés insurmontables, si l'on ne tient pas compte du contexte agroécologique dans lequel elles sont étudiées. Le terme général de "mauvaise herbe", utilisé en France pour nommer les espèces végétales croissant dans les parcelles cultivées sans y avoir été intentionnellement plantées est assurément peu adéquat, mais la langue française n'en possède pas encore d'autre.
Le terme adventice a un sens écologique - plante introduite accidentellement dans des milieux modifiés par l'homme. Une mauvaise herbe est souvent considérée comme une plante indésirable là où elle se trouve. Néanmoins, le terme "mauvaise herbe" en français, n'est pas toujours satisfaisant et il est nécessaire de préciser la définition de l'Afnor: le statut de "mauvaise herbe" ne devrait être attribué qu'à une plante installée postérieurement à une activité humaine et ayant un effet nuisible direct ou indirect.
Certains auteurs, qualifient les "mauvaises herbes" d'éléments "commensaux" du cultivar, sans préjuger d'un effet positif ou négatif. Pour d'autres, ces plantes sont malheureusement plus nuisibles qu'utiles, même si un effet bénéfique - limite de l'érosion du sol, fertilisation, intérêt médicinal ou alimentaire - leur est reconnu. D´autres encore, définissent les mauvaises herbes comme des plantes dont on n´a pas encore trouvé d'utilité - plant for which man has not yet find a use.
Je vais alors essayer de vous ouvrir les yeux afin de sauver ces plantes riches en propriétés médicinales et nutritives. En regardant autrement le végétal, la faune, la flore - la biodiversité -, nous pouvons contribuer à la régénération du vivant et ainsi, tourner le dos à presque un siècle de minéralisation des villes et d´une vision "hygiéniste" (et véritablement nuisible) conduisant à anéantir le moindre brin d’herbe dépassant du bitume.
Pourquoi les plantes adventices ou mauvaises herbes poussent-elles?
Les bienfaits du chiendent
Au XVIIème siècle, les rhizomes de chiendent étaient employés après séchage et broyage, mêlés au froment, pour la fabrication du pain pendant les périodes de disette.
Le chiendent est une drogue traditionnellement employée dans la pharmacopée populaire africaine pour ses bienfaits.
Propriétés médicinales:
- diurétique capable de faire disparaître les calculs rénaux dus à la présence des sels de potassium contenus dans sa tige et son rhizome
- antibactérien et antibiotique
- antitussif
- émollient et adoucissant
- dépuratif
- cholagogue léger
- antiseptique
- laxatif doux
- anti-inflammatoire
Principes actifs du chiendent
Ses principes actifs sont les sels de potassium, les mucilages, le mannitol, l’huile essentielle agro pyrène, du polysaccharide, et de l’hydroxy tryptophane.
Desséché, le rhizome donne, pour une teneur de 8,98 % d'eau, 2,73 % d’albuminoïdes, 0,37% de matières grasses, 20 a 30% de fibres végétales, 60 à 67% de substances extractives non azotées, et pour finir 1,8 à 2 % de cendres riches en fer et en acide silicique.
D´après mes recherches, le Chiendent est ainsi le plus souvent décrit : "redouté des jardiniers, le chiendent est un ennemi tenace, une peste végétale qu'il faut maintenir à distance, à défaut de pouvoir s'en débarrasser complètement. L'enchevêtrement de ses racines concurrence sévèrement, voire étouffe de nombreuses cultures, notamment dans les massifs de vivaces et de petits fruits, car on ne peut pas travailler complètement le sol".
Et pourtant, en plus de ses propriétés médicinales, cette plante prévient tout problème d'érosion dans un terrain en pente et constitue un excellent fourrage, notamment pour les moutons.
Malheureusement, ces plantes sont victimes de discrimination négative et des herbicides. En réponse à cette discrimination, l´on voit de plus en plus d´espèces de mauvaises herbes résistantes aux herbicides non seulement dans les nations développées où des herbicides sont couramment utilisés, mais aussi dans les diverses cultures de plusieurs pays en développement. Les herbicides sont responsables de nombreux impacts négatifs sur la biodiversité, l´environnement et la santé humaine et ne devraient plus être utilisés.
Je vous invite alors, ci-dessous, à prendre connaissance sur l´efficacité des stratégies biologiques dans les systèmes de gestion agro écologique des parcs, jardins et champs agricoles.
Contrôle biologique
Dans les champs agricoles, comme au potager, des solutions pour désherber sans produits chimiques existent. Au cours des dernières années, par le biais de projets de recherche, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) a validé les techniques existantes et mis sur pied des protocoles efficaces pour la répression de cette plante.
Sur le site: https://www.laterre.ca/actualites/cultures/combattre-le-chiendent-sans-herbicides, vous pouvez trouver des études et des astuces pour vous aider, comme p.ex..:
- Analyse floristique et détermination de banque de semences de mauvaises herbes dans l'agroécosystème.
- Éviter de nouvelles infestations: prévoyez un engrais naturel nettoyant comme le sarrasin (en culture d'été) ou le seigle (en culture d'hiver, associé à la vesce). Il faudra éviter la propagation par les rhizomes provenant des zones voisines : allées, pré, verger... Si le risque est élevé, vous pouvez transformer vos bordures en barrière infranchissable : aucun interstice et une profondeur légèrement supérieure à celle que vous travaillez : 30 centimètres, avec des bordures maçonnées ou un feutre anti-racines épais.
- Les allées peuvent constituer un bon obstacle à la propagation du chiendent si elles sont, p.ex., recouvertes de 5 centimètres d'écorces de pin ou de broyat de bois (il faudra les surveiller de près si le Chiendent est présent alentour).
- La rotation des cultures avec l´insertion de cultures "nettoyantes" est le principal levier d’action (https://www.arvalis-infos.fr/la-rotation-un-levier-agronomique-crucial-@/view-9057-arvarticle.html)
- La connaissance des caractéristiques des vivaces (périodes de levée préférentielle, profondeur de germination, durée de vie des graines...) est essentielle pour choisir les méthodes de lutte les plus appropriées et les outils de désherbage mécanique.
- Il faut éviter à tout prix de fragmenter les rhizomes puisque cette action aurait pour effet de les faire bouturer.
- Utilisation des plantes de couverture dans un système de gestion des mauvaises herbes.
- Privilégier l’allelopathie (processus par lequel les plantes libèrent des composés phytotoxiques/ allelochimiques) dans la sélection de nouveaux cultivars.
Références:
(1) http://malherbologie.cirad.fr/fr/generalites/index_generalites.php?pageid=ecologie
(2) http://www.agriculture-biodiversite-oi.org/
(3) http://www.fao.org/tempref/docrep/fao/009/y5031f/Y5031f.pdf
https://www.terrevivante.org/468-le-chiendent.htm
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-2164-10-pires-mauvaises-herbes-jardin.html
https://www.alterafrica.com/Chiendent.htm
https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-315.htm
https://petitesruches.fr/spip.php?article43
https://www.lovethegarden.com/fr-fr/article/marre-des-mauvaises-herbes
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