AMAZONIE : UNE LUER D´ESPOIR À LA RÉCUPÉRATION DES ZONES DEBOISÉES ET DEGRADÉES

Selon l’Institut National de Recherches spatiales (INPE) brésilien, plus de 11.000 km2 de forêt ont été détruits entre août 2019 et août 2020 en Amazonie - ces chiffres sont les plus élevés depuis 2008.

En cause de cette destruction, l´exploitation absurde de la forêt par l’industrie agroalimentaire pour la transformer en terres cultivables : les agriculteurs payés par les multinationales pratiquent l´abattage des arbres et le brûlis sur des aires déboisées pour y faire paître du bétail et cultiver du soja en monoculture.

Il s´agit en bref d´un crime contre la biodiversité locale et mondiale - écocide, et contre l´humanité - génocide, qu´il faut stopper au plus vite.     

En juillet 2020, l’’INPE, avait identifié 6 803 incendies dans la région amazonienne contre 5 318 l’année précédente, soit une hausse de 28% par rapport à juillet 2019. Le 30 juillet, p.ex., les satellites ont détecté 1 007 incendies en Amazonie. L’augmentation des incendies en terres indigènes et dans les réserves protégées est visible, respectivement de 76 % et 50 % comparé à juillet 2019. 

Face à cette réalité dramatique pour la forêt amazonienne et les peuples indigènes, il est important de mettre en évidence l´urgence en reconnaître qu´il s´agit de crime contre la biodiversité locale et mondiale - écocide, et contre l´humanité. 

La déforestation en Amazonie fait vivement réagir sur la scène internationale, et nous laisse penser que les USA, la France et d´autres dirigeants européens vont dans les prochains mois intensifier la pression sur le gouvernement brésilien pour agir et stopper cette destruction.

Parallèle la pression internationale, nous pouvons agir et boycotter les produits brésiliens issus de la déforestation : bois non certifié, l´or non certifiée, soja, sucre/cane de sucre, maïs et viande vendus dans les supermarchés partout le monde.

Nous pouvons aussi soutenir le travail des ong´s et chercheurs qui proposent, p.ex., des solutions efficaces à la restauration de la biodiversité locale associée à la revitalisation des sols ravagés par les flammes. 

Les recherches botaniques nous ont indiqué une plante mellifère qui apparaît comme une lueur d'espoir: l'arbre Inga edulis. Cet arbre pousse rapidement sur les terrains ravagés par les flammes et favorise la fertilité de ces sols, accélérant ainsi la renaissance de la flore. Cette plante, qui compte environ 300 espèces de la famille Fabaceae Mimosoideae, libère une grande quantité d'azote, un nutriment essentiel pour les autres plantes, dans ces sols pauvres laissés en friche après le passage des incendies. Grâce à ce travail de fond, les terrains deviennent suffisamment fertiles pour que d'autres espèces s'y enracinent à nouveau. 

Selon la Fondation Inga, la plantation de cet arbre pouvant atteindre une taille maximale de 20 mètres de hauteur permettrait aussi de «protéger les sols, supprimer les mauvaises herbes et fournir de la nourriture». Sa gousse de 30 à 40 centimètres de long contient en effet jusqu'à trente graines aplaties, dont la membrane fine est comestible - cet arbre est aussi une source de nourriture pour les populations locales et le bétail. Certaines espèces d'Inga comme Inga marginata Will ont aussi de vertus médicinales très connus des indigènes.

Cultiver l'Inga pourrait ainsi conserver des corridors vitaux pour la faune sauvage dans ces espaces désertiques. C'est notamment l'objectif de l'institut Ouro Verde, qui s'est lancé dans un vaste projet visant à soutenir et encourager les agriculteurs souhaitant planter ces arbres.

D´après mes études en collaboration avec notamment des chercheurs d'EMBRAPA (agence brésilienne de recherches agricoles), de l´Université de São Paulo (USP) et autres institutions, la solution clé pour l'Amazonie est l'agro-écologie/agroforesterie. 

Nous avons longtemps observé les dynamiques entre les producteurs, les autochtones et la forêt, et pouvons affirmer qu´ils cherchent une alternative à la subsistance des communautés locales qui soit capable de concilier les besoins humains et la conservation de la forêt amazonienne. Ces peuples ont été séduits par l´industrie agroalimentaire dans un passé récent mais, aujourd'hui, ils sont conscients sur l´importance de la protection de la forêt et de la biodiversité. Néanmoins, ils manquent de ressources financiers pour couvrir les coûts d'exploitation et d'entretien des parcelles de cacao, café et autres cultures agroforestières.  

L´agro-écologie/agroforesterie est une méthode d´agriculture régénératrice par excellence, qui peut sauver la vie de la forêt et des indigènes. Nous avons obtenu avec EMBRAPA, le chiffre de 100 dollars/producteur/mois pour transformer la vie des locaux pour qu´ils deviennent des "gardiens de la forêt". Ce chiffre, pourrait financer les coûts d´exploitation et d´amélioration botanique de variétés uniques de cacao, de café et autres plantes endémiques à forte valeur ajoutée.       

 Les solutions existent, il faut agir!  

Régiane THEYSS 



Commentaires

  1. Il semblerait que la France les états unis et les pays de l'OTAN que vous citez soient à l'origine du financement et de l'exploitation des firmes multinationales dont vous parlez. Ils sont par ailleurs les plus grands consommateurs de viande. Qu'ils arrêtent la guerre de la production et de la distribution et les gens arrêterons la consommation.
    Les pyromane peuvent rarement éteindre un feu tout comme les tueurs en série ne peuvent rester sans tuer très longtemps.

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